"Au début, je n'ai entendu parler de la gale que dans mon entourage et je pensais que cela ne pouvait pas arriver chez nous. Mais maintenant, la gale s'est vraiment déclarée dans notre jardin d'enfants, bien que nous ne soyons pas un quartier socialement défavorisé. Comment cela peut-il se produire et qu'est-ce que la gale au juste ? Je croyais que ça n'existait qu'avant ?" se plaint Madame Hugentobler au téléphone de santé24. "Jusqu'à présent, ma petite fille (4 ans) n'avait en fait aucun signe de gale, mais depuis hier et surtout pendant la nuit, elle se gratte très fort, toutes ses petites mains sont rouges et en partie enflées". Après avoir demandé des photos des petites mains de la petite patiente via l'application BENECURA, la conseillère santé de santé24 transmet Mme Hugentobler à l'équipe médicale pour consultation et éventuellement traitement.
Quels sont les symptômes de la gale ?
La gale se caractérise surtout par des démangeaisons intenses, souvent accentuées la nuit par la chaleur du lit, et par des lésions cutanées isolées, en relief et rouges. Les parties du corps les plus touchées sont celles qui présentent une couche cornée fine et une température élevée, comme par exemple les espaces entre les doigts, les poignets, les fesses, les organes génitaux, les plis articulaires, le nombril, les pieds, les chevilles et les plis corporels. Chez les bébés et les jeunes enfants, la tête, la nuque et les mains peuvent également être touchées. En grattant les zones qui démangent ou en grattant la peau, des croûtes peuvent également se former et des infections peuvent se développer secondairement. Même les parties du corps non atteintes peuvent présenter au cours de leur évolution des réactions cutanées allergiques - rougeurs et gonflements ou papules - sans les différentes modifications de la peau décrites ci-dessus.
Quelles sont les causes de la gale ?
La gale est causée par une contamination par une espèce d'acarien spécifique à l'homme, l'acarien de la gale. Dans de grandes parties des zones climatiques tropicales, jusqu'à 15 pour cent de la population est touchée par la gale. Les acariens s'enfoncent sous la peau et laissent des excréments et des œufs dans leurs galeries. En cas de première infection, une réaction immunitaire de l'organisme contre ces produits d'acariens se produit au bout de deux à cinq semaines et s'accompagne de réactions cutanées qui démangent fortement. En cas de deuxième infection, les symptômes apparaissent quelques jours après la contamination en raison de la sensibilisation déjà existante.
Comment contracte-t-on la gale ?
La contamination directe se fait par contact cutané, c'est-à-dire là où les personnes sont en contact physique étroit. On estime que le temps de contact est de cinq à dix minutes, même si des contacts plus courts peuvent suffire en cas de forte densité d'acariens. La plupart du temps, on se contamine au sein de sa propre famille ou auprès de personnes avec lesquelles on partage son lit. Des contaminations indirectes peuvent également se produire par contact avec des squames infectées dans le lit, sur les sous-vêtements, les serviettes, les meubles rembourrés ou les tapis. Les acariens de la gale peuvent généralement survivre jusqu'à 48 heures à température ambiante en dehors de leur hôte sur des squames exfoliées.
Peut-on traiter la gale et n'est-on plus contagieux ?
Il existe des médicaments ciblés contre la gale, délivrés sur ordonnance : en application externe sur la peau sous forme de crème et par voie orale sous forme de comprimés. Actuellement, la recommandation pour le traitement des enfants de plus de 5 kg en bonne santé et des adultes non enceintes est d'appliquer un traitement local unique sur la peau avec la crème et de le combiner avec un traitement systémique sous forme de comprimés. Le traitement doit être répété au bout de sept à dix jours afin d'atteindre réellement tous les stades des acariens. Au plus tôt 24 heures après le début du traitement, on est considéré comme n'étant plus contagieux. Des médicaments antiprurigineux peuvent être utilisés en complément pour lutter contre les démangeaisons. Il est tout aussi important de traiter la personne concernée que de traiter systématiquement et en parallèle les personnes en contact étroit, même si elles ne présentent aucun symptôme. Cela comprend toutes les personnes vivant sous le même toit et tous les partenaires intimes des six dernières semaines. Les personnes qui n'ont fait que visiter fréquemment le domicile des personnes atteintes ne doivent pas être traitées en même temps, mais doivent être informées afin qu'elles consultent rapidement un médecin en cas de symptômes suspects. Outre le traitement médicamenteux, les mesures environnementales simultanées suivantes sont très importantes : les vêtements, les draps et les serviettes du patient atteint doivent être lavés à 60 degrés ou conservés pendant au moins 4 jours dans des sacs en plastique fermés à température ambiante.
Y a-t-il des mesures particulières à prendre lorsque la gale apparaît dans un jardin d'enfants, une école ou une crèche ?
Oui, dans les collectivités telles que les crèches, les jardins d'enfants, les écoles, les foyers et autres institutions où un grand nombre de personnes - enfants ou adultes - passent de nombreuses heures dans les mêmes locaux, le risque de propagation est très élevé. C'est pourquoi, en cas de cas suspects ou confirmés, il est fait appel aux services médicaux cantonaux qui communiquent des informations et des mesures thérapeutiques valables pour tous. Ces mesures thérapeutiques doivent être respectées par tous les médecins qui s'occupent de ces institutions. En outre, les médecins cantonaux déterminent quelles personnes de contact doivent également être traitées, quelles mesures d'environnement doivent être prises et combien de temps les personnes concernées doivent rester chez elles ou isolées pour être sûres de ne plus être contagieuses. Si l'on ne coordonnait pas les choses de cette manière, on assisterait à des contagions permanentes de type ping-pong. En cas de gale, les personnes contaminées ne peuvent retourner dans l'institution que 24 heures au moins après le début du traitement. Des mesures plus strictes s'appliquent dans les crèches, où les bébés et les jeunes enfants atteints ne peuvent être accueillis à nouveau dans le groupe qu'après la répétition du traitement, sept à dix jours plus tard.
La doctoresse de santé24 envoie encore à Mme Hugentobler par e-mail la fiche d'information actuelle du service médical cantonal, afin qu'elle puisse tout relire en toute tranquillité. Elle y apprend notamment que la gale n'a rien à voir avec des conditions de vie insalubres et qu'elle était déjà mentionnée dans la Bible, ce qui signifie qu'elle nous accompagne depuis très longtemps. Toute la famille sera désormais mieux informée pour le traitement à deux reprises avec la crème et les comprimés, afin d'éviter d'autres contaminations dans l'entourage. Malheureusement, ils doivent annuler ou reporter la visite de bons amis pendant le week-end.
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